Un hommage à João Gilberto
Cette semaine au New Morning, João Bosco a rendu hommage à João Gilberto en interprétant la célèbre chanson Estate. Devant une salle comble, de nombreux spectateurs découvraient cette mélodie, et j’ai pu entendre plusieurs murmures disant : « Mais c’est en italien ! ». Voici quelques explications, ainsi qu’une écoute d’Estate interprétée par le maître de la bossa nova, car le pauvre João Bosco, presque sans voix, n’était pas à son apogée mardi soir.
Les origines d’Estate
Créée en 1960 par les Italiens Bruno Martino et Bruno Brighetti, Estate n’a pas vraiment retenu l’attention à ses débuts, malgré son thème mélodieux et un pont de grande qualité. Peut-être cela est-il dû à des paroles un peu trop sentimentales, parlant de l’été, d’un amour perdu et de l’hiver, qui apporterait consolation. À l’origine, la chanson s’appelait « Odio l’estate » (je déteste l’été). Cependant, c’est un musicien italien, Lelio Luttazzi, qui a rendu cette chanson célèbre en la parodiant avec « Odio le statue » (je déteste les statues), entraînant ainsi un changement de titre et simplifiant les premières paroles en juste « Estate ».
Les interprétations de João Gilberto
João Gilberto a offert plusieurs interprétations de cette chanson, la première étant enregistrée en 1977 sur l’album Amoroso, avec des arrangements très symphoniques. Une autre version a été présentée au Festival de Montreux en 1985, et la chanson figure également sur l’album Eu sei que vou te amar sorti en 1994. Estate a été interprétée lors de ses dernières performances publiques. Ce morceau a été joué par de nombreux jazzmen, parmi lesquels le talentueux Chet Baker, mais c’est grâce à l’inventeur de la bossa nova que la chanson a connu une renaissance, passant d’une mélodie banale à un morceau à la fois subtil et mystérieux.