choisir une guitare bossa nova : le point de vue d'un amateur éclairé
Le discret Michel est un guitariste amateur expérimenté et un lecteur de la première heure de BossaNovaBrasil. Pour autant, il ne s’est véritablement mis que récemment à la guitare bossa nova. Perfectionniste, fondu d’informatique musicale, il nous fait régulièrement profiter de play-back bien pratiques pour travailler des bossas accompagné par une basse et une batterie. Aujourd’hui, il nous raconte son rapport à l’instrument et nous donne ses conseils pour choisir une guitare bossa nova.
Michel, quel est ton parcours de guitariste amateur ?
J’ai commencé la guitare pour jouer les Shadows et les Chaussettes Noires. Né à Lyon, je suis monté à Paris pour mes études, et je n’ai pas tardé à participer à un groupe de rock, Zorgone, dont le bassiste Francis Moze – futur membre de Magma – me fait entendre mes premiers accords de bossa. J’écoute alors l’album de Toquinho, Vinicius et Maria Creuza à La Fusa. C’est le choc. Au début des années 80 je découvre Baden Powell, et cette fois je bascule. Je vends ma Strat, et j’achète une Hopf Classic 1. Je l’ai toujours !
Tu joues de la bossa nova à partir de cette époque ?
Plutôt des chôros de Villa Lobos, des morceaux de Baden… ma première bossa je crois que c’était Meditação. Mais bientôt la vie professionnelle m’envoie en Californie, et la guitare passe au second plan pendant un bon moment. En fait je m’y suis remis en prenant ma retraite en 2007. Je travaille tous les jours. Je prends aussi des cours avec Naldo Caiolli, qui m’apprend aussi à chanter en portugais tout en jouant – un vrai challenge…
Tu as changé de guitare depuis ?
J’ai commencé à m’enregistrer et c’est à partir de là que j’ai voulu améliorer mon son. Bien sûr, le son c’est d’abord la main droite : l’attaque, le mélange subtil d’ongle et de pulpe, l’angle, la position… Mais ma première Hopf était dominée par les mediums, elle manquait de basses et de projection. Alors je suis allé à la Guitarreria à Paris, j’ai passé une journée entière à comparer. Et j’ai choisi une Hopf Adalid Artista Membrane…
Une Hopf Adalid Artista Membrane ?
Hopf, c’était le luthier des guitares que Baden Powell jouait en Europe. L’instrument est bien équilibré, avec des basses puissantes, des aigus très clairs, une grande amplitude de nuances et beaucoup de projection. Exactement l’instrument qu’il faut quand on joue non amplifié. La table comporte une ellipse plus fine, qui offre davantage de vibrations sans mettre en danger la rigidité.
Tu as d’autres guitares ?
A part les deux Hopf, j’ai aussi une guitare achetée 20 € dans un vide-grenier et qui n’est pas si mauvaise !
Quels sont tes conseils au moment d’acheter une guitare ?
Prendre son temps, venir avec son instrument actuel. Jouer, mais aussi demander que l’on joue pour vous : on entend mieux les différences de son lorsqu’on ne joue pas soi-même. Et aller chez un vrai spécialiste de la guitare nylon – la Guitarreria est à citer en exemple.
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