Pour aujourd’hui, je propose aux DJ’s un disque qui appelle les samples, les bootlegs et autres mash-ups. Il s’agit de « Brazilian Beat », un album de pures percussions enregistré en 1965 par Maestro Cipó et qui fait entendre un instrument disparu depuis lors des batteries de samba : a frigideira, autrement dit : la poêle à frire.

Né en 1922 à Itapira, une petite ville de l’intérieur de São Paulo, Orlando Silva de Oliveira Costa est abandonné par ses parents et élevé par la sage-femme anglaise qui le mit au monde. Si maigre qu’on le surnomme « Cipó » – la liane, il a 10 ans quand il commence à étudier la clarinette, et à jouer dans des fanfares locales. Il se met ensuite au saxophone, et part son instrument sous le bras pour São Paulo, où il étudie l’harmonie, la direction et l’orchestration. En 50 à Rio, il devient arrangeur et ensuite directeur musical de Rádio Tupi, ainsi que chef d’orchestre pour Rede Globo. Il constitue bientôt sa propre formation.

Maestro Cipó, qui avait appris l’anglais de sa mère adoptive, a fait une carrière internationale, en particulier au Royaume Uni. On retrouve sa trace par exemple aux côtés de Dizzy Gillespie en 67. Pour autant, il n’a rien perdu de l’authenticité de la samba, comme vous pourrez le remarquer dans ce morceau Implorar. Mieux encore, il nous permet d’entendre un style de batterie né dans les écoles de samba mais que l’on n’entend plus au Brésil aujourd’hui. Les batteries comptaient à l’époque parmi leurs instruments des poêles à frire, simples ou doubles, les « frigideiras ». Il n’y a guère que le groupe Casuarina qui en fasse usage actuellement – une bonne référence !

L’album Brazilian Beat, sorti en 1965, fait preuve d’une modernité incroyable. C’est sur le regretté  blog brésilien Toque Musical que je l’avais trouvé. Depuis, ce blog a été ruiné par la décision de l’hébergeur RapidShare de supprimer son compte. Si vous êtes intéressé par cet album, écrivez-moi.