C’était hier le « Jour de la Conscience Nègre » au Brésil – o Dia da Consciência Negra. Cette semaine, de nombreuses célébrations et, plus encore, de concerts, y font référence,. Le groupe Nação Zumbi y fait penser toute l’année.

La date du 20 Novembre est celle de la mort en 1695 du leader Zumbi, chef élu du Quilombo de Palmares. Les Quilombos étaient des communautés d’esclaves évadés qui se retrouvaient dans la forêt et s’organisaient en républiques. Palmares était le plus grand d’entre eux, avec 20,000 habitants. La mort de Zumbi et l’écrasement de Palmares se déroulent quasiment un siècle après l’arrivée du premier bateau d’esclaves en provenance d’Afrique. Le Brésil fut le dernier pays à abandonner officiellement l’esclavage, en… 1888.

Le Brésil n’est pas toujours à l’aise avec ses composantes africaines. Dans les états du Sud, on serait prêt à les oublier tout à fait, tant la culture des immigrants du début du XXème siècle, allemands, suisses, italiens, polonais, finlandais… est prégnante. Dans le Nordeste, largement peuplé d’esclaves africains attachés aux plantations, c’est évidemment tout le contraire, et la vie est parfois rythmée par les grands tambours du Maracatu.

Vinicius de Moraes avec ses afro-sambas, et très vite Gilberto Gil, Jorge Benjor et tous les tropicalistes, on eu à cœur de réveiller les racines africaines du Brésil. A Recife, dans le Pernambouc, le groupe fondateur du Manguebeat, emmené par son chanteur Chico Science, a pris le nom du glorieux combattant de la liberté : c’est Nação Zumbi. Auteur du fameux « Manifeste des Crabes Cervelés », Chico Science était un musicien génial, malheureusement disparu dès 97 dans un accident de voiture. Ecoutez le avec le groupe dans une chanson restée mythique : Maracatu Atomico.

Le groupe Nação Zumbi existe toujours, et accompagne régulièrement des pointures de la musique brésilienne. On les a vus récemment en tournée avec Seu Jorge, et ils viennent de participer à l’enregistrement du nouveau disque (contreversé) de Marisa Monte.