Après Marisa, Roberta ? Au secours, le brega revient !
Après un disque de Marisa Monte décevant, voici que sort le premier single du nouvel album de Roberta Sa, lui aussi dans le goût des chansonnettes romantiques à vingt centavos. Mais que se passe t-il au pays des chanteuses ? Pourquoi un tel tsunami de banalité ? Qui aime bien châtie bien : aujourd’hui, je tacle.
La soupe populaire sera t-elle le régime des peuples européens pour les années qui viennent ? Pour les Brésiliens, en tous cas, la soupe populaire, ça s’appelle le brega. Brega est l’adjectif que l’on associe à la variet’, comprendre : des mélodies mièvres, des paroles sucrées, des orchestrations bidons – bref : de la soupe. Deux chanteuses qui brillent très haut au firmament de la musique sont en train de se complaire dans un genre où excellent les duos sertanejos, et que certains donnaient pour mort.
Je me joins à mon ami Olivier, l’auteur de l’Elixir du Docteur Funkathus, pour trouver piteuses ces tentatives d’élargir son public aux masses laborieuses en proposant des chansons aussi médiocres. Quoi, Roberta Sa, sans doute la plus fine chanteuse brésilienne actuelle, se commettre dans ce minable Pavilhão dos Espelhos ?
Comment, Marisa Monte, tremper dans ce « Depois » digne d’une fin de soirée au bal de Tricotin sur Blaise, avec orgue de barbarie, batterie de cirque et paroles bêlantes ?
Nous ne sommes pas seuls à nous interroger. Au Brésil, les critiques de l’album de Marisa sont plutôt acerbes. Il ne reste qu’à espérer que le reste de l’album de Roberta ne se complaira pas lui aussi dans le populisme sous prétexte de démocratisation. Parce que pour le romantique en toc, le Brésil a déjà eu tout ce qu’il lui fallait avec Luan Santana, Paula Fernandes ou (je le dis tout bas) Roberto Carlos. A moins qu’il ne s’agisse d’un « deuxième degré » qui ne manquerait pas de cynisme ? Je ne veux pas y croire.
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Deuxième degré, non. Et critiques ou pas, les deux cartonnent sur les radios en ce moment. Ce qui est l’objectif, avoué, de Marisa et Roberta. Pour la musique de qualité, il convient bien sûr de chercher ailleurs, un ailleurs vaste et d’une grande richesse, Olivier s’en fait souvent l’écho.
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Qu’avec « Depois » Marisa ose un slow, c’est effectivement très brega. Mais il y a quand même de belles choses sur son album, à la hauteur de ce qu’on attend d’elle.
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