Si vous êtes français, il est probable que le nom Roberto Carlos n’évoque pour vous qu’un arrière gauche aux cuisses surdéveloppées, qu’on a connu capable de courir comme une locomotive le long de la ligne pendant quatre vingt dix minutes et plus si prolongations. Les qualités du footballeur sont indéniables, mais pour les brésiliens, Roberto Carlos c’est d’abord et avant tout « o Rei » – le roi de la variété auriverde depuis bientôt cinquante ans.

O Rei, vu de notre porte, c’est un Julio Iglesias brésilien. Mais là-bas, comme ici avec notre Johnny, il n’est pas question ne serait-ce que d’égratigner le mythe, sous peine de déclencher une bronca généralisée. Quant à moi, je ne me gênerai pas pour dire que Roberto Carlos n’est vraiment pas mon genre – chacun ses goûts.

En1967, O Rei est la vedette d’un film à sa gloire qui n’a pas fait date : « Roberto Carlos em Ritmo de Aventura » (Roberto Carlos au rythme de l’aventure). En pleine époque yéyé, il y chante « Quando » accompagné par un groupe et un son « à l’anglaise ». Ce qui fera dire à ses fans qu’il a inspiré les Beatles ? Une des scènes du film est tournée sur la terrasse de la tour Copam à São Paulo… une année avant le célèbre Rooftop Concert. CQFD…