Quel matériel privilégier quand on veut jouer amplifié ? Nous en étions restés lors de l’article précédent à l’utilisation d’un micro et d’un ampli adapté. Le problème sempiternel reste celui du larsen. Rien de pire que de tuer les oreilles de son public – sans compter celles des autres musiciens – pour cause de larsen mal maîtrisé.

La plupart des pré-amplis montés sur les guitares électro-acoustiques sont équipés d’un notch et d’un inverseur de phase, tous deux sensés gérer les retours malencontreux du son dans les micros de la guitare. Vous avez intérêt à bien les maîtriser. Multipliez les essais en solitaire, et poussez le potard ! Pour limiter la casse, je vous conseille d’utiliser en plus un bouchon pour occulter la bouche de la guitare, ceux en mousse donnent les meilleurs résultats.Soyons francs, il y a toujours un moment où ça foire. Voilà pourquoi les musiciens brésiliens utilisent des guitares normales sur les plateaux télé et en studio, mais jouent en concert des guitares un peu spéciales, sans bouche ou carrément sans caisse. Ces guitares éliminent tout risque de larsen, et en plus elles présentent l’avantage de faire parler…

Les modèles de Robert Godin ont fait leurs preuves sur les scènes du monde entier. Avec la Multiac, le luthier canadien a inventé une nouvelle race de guitare acoustique qu’il décline en nylon, acier, MIDI, entre 1000 et 1500 euros environ chez Thomann et ailleurs. Unplugged, on entend quelque chose, et branché, eh bien c’est une question de goût et de réglage. Je suis tenté depuis des années tout en étant arrêté à chaque fois que j’en essaie une par le son un peu « plastique ». C’est sûrement l’idéal pour faire le grand saut vers le midi et piloter un synthétiseur (avec un Roland GR derrière, compter 1000€ en plus quand même + l’ampli).

Je ne connais que deux modèles de guitares sans caisse, tous deux très utilisés au Brésil : les Yamaha SLG et l’allemande Frameworks. Cette dernière étant aux abonnés absents (pas de réponse à mes mails, site en stand-by), je ne parlerai que des Yamaha, qui sont aussi les plus accessibles.

Conçues à l’origine comme des guitares silencieuses, cette gamme comporte trois modèles : la SLG 100N (650/50), la SLG 100S (635/50), et la SLG120 NWA (ouf!), qui offre une largeur de 52 mm au sillet et un manche plus épais qui ravira les classiques. Les SLG constituent à mon avis une super option pour la qualité du son, la praticité (la guitare se démonte) – et les prix corrects, entre 555 et 569 € chez Thomann. J’ai acheté ma 100N 350 € d’occasion à Pigalle et je la monte en très fort tirant. L’idéal, c’est de les amplifier sur un ampli électro-acoustique (AER Compact 60, cube Roland, modèle David de Schertler), mais elles ne passent pas trop mal sur un peu n’importe quoi…

A vous de jouer !