Portela ne baisse pas la garde
Chaque école de samba possède sa Velha Guarda. Conseils des sages des académies de samba, autant que bibliothèques vivantes des musiques de l’école qu’ils font connaître aux jeunes générations : il y a de l’Afrique dans ces vieilles gardes là.
En ce moment, a Velha Guara da Portela donne un show chaque mercredi au Teatro Sesi, dans le Centre de Rio. Les 350 places ont vite fait de se remplir dès 7 heures du soir – le tarif de 5 R$ (2,20 €) ouvre le spectacle à tout le monde. Dans la salle, on retrouve cette belle mixité raciale et sociale qui fait rêver le temps d’un concert : de jeunes couples avec leurs enfants dans les bras, des vieilles personnes, des handicapés, des élégantes et des mongoliens, tous ensemble pour écouter, chanter et finalement danser sans se priver.
Sur scène, revêtus des couleurs de l’école, cinq musiciens, deux chanteurs et trois choristes. La plupart ont largement dépassé l’âge de la retraite. Le puxador (meneur de revue), Monarco je crois, ne se contente pas de chanter, il raconte aussi des anecdotes des compositeurs et des gloires de Portela, fait rire le public en racontant leurs coups pendables et les refrains vengeurs d’Oswaldo Cruz, comme celui-ci : « Savoir souffrir, pour moi c’est tout un art, mais te supporter, c’est un truc à faire un infarctus »…
Les quatre vingt minutes passent vite et se terminent par la chanson de Paulinho da Viola « Foi um rio quem passou na minha vida ». L’esprit de communauté se concrétise une dernière fois par le partage d’un caldo quente, cette soupe de haricots noirs qui brûle les lèvres et que l’on boit avec le sourire au dehors comme en dedans.
Velha Guarda da Portela, avec Monarco, Davi do Pandeiro, Guaracy, Marquinho do Pandeiro, Timbira, Dinho et Serginho Procopio, et les « pastoras » Surica, Aurea Maria et Neide Santana.
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