L’Europe plus dangereuse que le Brésil
La criminalité et sa médiatisation tiennent une place très importante dans la vie quotidienne au Brésil. Les journaux télévisés rapportent chaque jour leur lot de violences qui, ici comme ailleurs, affligent avant tout les plus pauvres. Les brésiliens s’en lamentent volontiers, mais quand on aborde le sujet avec eux, ils ont souvent tôt fait de vous renvoyer dans vos dix-huit mètres. Pourquoi ?
La dernière guerre qu’a connue le Brésil remonte à la période 1864-1870. Ce conflit impliqua le pays aux côtés de l’Argentine et de l’Uruguay, tous trois unis contre le Paraguay… lequel sortit de là avec 300 000 citoyens en moins et un pays amputé d’un gros tiers. Le Brésil eut environ 60 000 victimes. Depuis lors : rien, à part un contingent envoyé sur le tard en Italie par le Président Vargas combattre ce qui restait des forces de l’Axe.
De notre côté, l’armistice du 11 novembre a beau célébrer la fin d’une guerre, comme ce conflit a fait 9 millions de morts, 8 millions d’invalides et ruiné durablement notre continent, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une date particulièrement folichonne, même près d’un siècle plus tard. En particulier parce qu’on sait que la suivante allait faire 60 millions de victimes…
Du coup, quand un européen évoque la dangerosité d’un pays qui dénombre 50 000 morts violentes par an, les brésiliens ont beau jeu de comparer le bilan des deux côtés de l’Atlantique… Et sur le strict plan statistique, comment leur donner tort ? Avis au donneurs de leçons…
Exprimez vous !