Le Pantanal, c’est une Camargue tropicale, grande comme la moitié de la France, située à l’ouest du Brésil sur les états du Mato Grosso et du Mato Grosso do Sul. Inondée la moitié de l’année, cette région offre une visibilité sans équivalent sur la faune, que l’on repère de loin dans ces espaces ouverts. La proximité entre le bétail des immenses fazendas et les animaux sauvages est particulièrement étonnante. Manifestement la paixe règne entre les ruminants placides, les innombrables caïmans et les cigognes à tête noire et rouge.

Longtemps réservé aux pêcheurs (formidables tableaux en perspective !), le Pantanal a fait l’objet depuis dix ans d’une nouvel intérêt touristique, grâce à une novela à succès. Je n’ai pas l’impression que la région se soit transformée pour autant. La rareté des moyens de transport – avionette, bateau, cheval – en limite forcément l’accessibilité. Seule route à y pénétrer profondément, la Transpantaneira s’arrête toujours en cul de sac au bout de 150 kilomètres de poussière et de ponts de bois du genre hasardeux.