Johnny Alf, bon tempo mais mauvais timing
Il paraît que le secret du succès, c’est de se trouver au bon moment au bon endroit. C’est pour avoir choisi de s’installer à São Paulo, plutôt que de rester à Rio avec ses amis musiciens, que Johnny Alf est passé à côté.
Dès ses premiers single (des 78 tours, plutôt), Johnny Alf fait preuve d’une créativité stylistique nouvelle, comme dans Rapaz de bem, Céu e mar, ou O que e Amar. La batida (batuque) n’y était pas encore vraiment, mais les accords et les enchaînements qui deviendront emblématiques de la bossa nova, oui. Sans compter une façon de chanter « droit » sans forcer sa voix qui fera aussi partie du patron de la bossa quelques années plus tard.
Pianiste sous-payé du minuscule Plaza à Rio, Alf part en 1955 chercher fortune à São Paulo dans un restaurant de millionnaires. Sauf que l’établissement ne tarde pas à être fermé pour raisons sanitaires. Commence alors le vagabondage propre aux musiciens de bar, au hasard des engagements et des péripéties du monde de la nuit. Comme Johnny est très bon, il ne manque pas de travail. Mais pendant qu’il court le cachet à São Paulo, le train de la bossa nova part sans lui. Quand il enregistre finalement son premier album en 1961, ses chansons paraissent déjà dépassées…
Dur, dur pour un musicien dont Ronaldo Boscoli disait en 1960 : « Voilà dix ans que Johnny Alf fait de la bossa nova » ! Johnny Alf s’est éteint à São Paulo le 4 mars dernier.
Je vous propose d’écouter la toute première version de Rapaz de bem, enregistrée sur 78 tours en 1955.
Clip audio : Le lecteur Adobe Flash (version 9 ou plus) est nécessaire pour la lecture de ce clip audio. Téléchargez la dernière version ici. Vous devez aussi avoir JavaScript activé dans votre navigateur.
Vous devriez trouver la partition de Rapaz de Bem en fouillant par ici.
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Ton blog me donne envie de partir au Brésil !
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