Image Image Image Image Image Image Image Image Image Image

BossaNovaBrasil | 21 novembre 2024

Remonter

Top

Pas de Commentaire

Interview de Nicola Són avant concert au New Morning

Interview de Nicola Són avant concert au New Morning


Nicola Són était au New Morning le 28 février 2013 pour présenter son deuxième album « Nord Destin », sorti fin janvier. Ce parisien de 32 ans s’était fait remarquer en 2010 en France et au Brésil avec un premier disque, « Parioca ». Chantant tantôt en français, tantôt en portugais, Nicola Són a su capter l’esprit et la diversité des musiques brésiliennes sans imiter quiconque. Je l’ai rencontré pour vous. Une interview exclusive BossaNovaBrasil !

Rendez-vous est pris dans un petit restaurant italien familial et sympa, boulevard Berthier à Paris. L’interview a lieu autour de deux pizzas calzone de premier ordre.

Nicola, quel est le premier morceau brésilien que tu as entendu ?

Nicola Són : Vers treize, quatorze ans, je passais en revue la discothèque de mes parents, plutôt orientée vers la musique classique. Je suis tombé sur une compilation jazz, de chez Barclay peut-être, qui offrait un panorama des styles : Louis Armstrong, Duke Ellington, Dizzie Gillespie… Et puis il y avait un morceau de Jobim, Ligia, interpreté par João Gilberto et Stan Getz (extrait de l’album Best of Two Worlds, NDLR). João Gilberto y exprime toutes les facettes de son talent, capable d’enchaîner six ou sept vers dans la même respiration, de façon extraordinairement naturelle.

Et le premier disque de musique brésilienne ?

J’étais en prépa, et au cours d’une soirée d’anniversaire je tombe sur Jazz Samba – toujours João Gilberto et Stan Getz. Je l’emprunte à notre hôtesse et je l’écoute en boucle. Je ne lui ai jamais rendu… et je l’écoute encore aujourd’hui !

Le premier concert auquel tu as assisté ?

Metallica ! Ou peut-être un concert de musiques arméniennes avec mes parents quand j’étais tout petit – mon cousin jouait du déhol…

Et ton premier concert ?

Nicola Són : Mon premier concert ? J’avais quinze ans – et on jouait du reggae mélangé de steeldrum … Mais sous mon nom d’artiste, c’était en mars 2004, au café Montmartre. Et déjà avec le soutien de Jacques Figueras, qui est devenu depuis producteur à São Paulo du Trio Corrente et de différents artistes… et a écrit de nombreux arrangements de mon nouvel album.

Ton nouvel album, justement, s’appelle Nord Destin. A quand remonte ton premier contact avec la musique nordestine ?

Nicola Són : Lors de mon premier séjour au Brésil. J’y suis resté six mois, à Rio d’abord, puis à São Paulo. Et c’est à São Paulo que j’ai rencontré Dominguinhos, et qu’il m’a donné mon premier cours de zabumba !

Malgré son nom, Nord Destin ne se limite pas aux rythmes popularisés par Luiz Gonzaga ?

Nicola Són nouvel album et concert au New MorningNicola Són : C’est vrai. Je ne voulais pas enregistrer un documentaire ou un disque folklorique, mais plutôt marier ce que j’avais écrit avec une diversité rythmique bien brésilienne. « J’ai fumé quelques filles » sonne comme un titre de jazz, mais tient aussi de l’afoxé et se termine en baião. « Fadinha » tient un peu de Baden Powell, à qui j’ai chipé la façon de faire vibrer les cordes à vide de la guitare, mais part en afro-baião. « Mourir d’alcool et de poésie » se situe quelque part entre maracatu et ciranda. « Teresa » est un sambalanço. Et « Ensemble », la samba que je chante avec Casuarina et arrangée par Daniel Montes (le guitariste 7 cordes, NDLR) commence… comme un baião !

Quatre morceaux de ton nouveau disque (sur treize) sont des adaptations. Peux-tu nous en dire plus ?

Nicola Són :« Je voudrais me divertir » est la version française de Estardalhaço, un morceau de Lysias E. Oliveira (le frère de João Donato) et José Edmundo Guedes. Et « Ensemble » est ma cover de Batuque, des mêmes auteurs.
« Tout ce qu’il reste » était à l’origine un morceau « de protesta » de Gonzaguinha, qui s’appelait Comportamento Geral (il chante : ‘Você merece, você merece, tudo vai bem, tudo legal…’). Pour « A Javanesa » (avec Nina Wirtti), je ne te fais pas de dessin. Mais il y en a un cinquième, « De la Capoeira », un traditionnel dont je n’ai jamais pu retrouver l’origine.

On dirait qu’entre France et Brésil, ton cœur balance. Pourtant la majorité des chansons de l’album sont en français ?

J’adorerais faire un disque entièrement en portugais, tant j’adore cette langue. Mais les brésiliens, eux, adorent le français ! Et ils composent plus de deux tiers de mon public…

Où iras-tu pour ton prochain séjour au Brésil ?

Probablement un peu partout, car mon partenaire là-bas est très actif… Mais j’aime São Paulo, son foisonnement, et plus encore son ouverture sur le monde que je trouve supérieure à Rio, au moins du point de vue musical. Je me vois bien m’installer à SP, par exemple du côté de Pinheiro, Vila Madaleina, ou même à Butantã, un quartier qui monte !

Retrouvez Nicola Són au New Morning jeudi 28 février, 7-9 rue des Petites Ecuries, Paris 10. Sur place : 25 €.
Préventes :

Pour écouter des extraits du disque, allez sur le site de Nicola Són : http://www.nicolason.com
Et par là, sa page MySpace : http://www.myspace.com/nicolason

Vous aimez ? Parlez-en à vos amis !

Exprimez vous !

;