Interview de Nicola Són avant concert au New Morning
Nicola Són était au New Morning le 28 février 2013 pour présenter son deuxième album « Nord Destin », sorti fin janvier. Ce parisien de 32 ans s’était fait remarquer en 2010 en France et au Brésil avec un premier disque, « Parioca ». Chantant tantôt en français, tantôt en portugais, Nicola Són a su capter l’esprit et la diversité des musiques brésiliennes sans imiter quiconque. Je l’ai rencontré pour vous. Une interview exclusive BossaNovaBrasil !
Rendez-vous est pris dans un petit restaurant italien familial et sympa, boulevard Berthier à Paris. L’interview a lieu autour de deux pizzas calzone de premier ordre.
Nicola, quel est le premier morceau brésilien que tu as entendu ?
Nicola Són : Vers treize, quatorze ans, je passais en revue la discothèque de mes parents, plutôt orientée vers la musique classique. Je suis tombé sur une compilation jazz, de chez Barclay peut-être, qui offrait un panorama des styles : Louis Armstrong, Duke Ellington, Dizzie Gillespie… Et puis il y avait un morceau de Jobim, Ligia, interpreté par João Gilberto et Stan Getz (extrait de l’album Best of Two Worlds, NDLR). João Gilberto y exprime toutes les facettes de son talent, capable d’enchaîner six ou sept vers dans la même respiration, de façon extraordinairement naturelle.
Et le premier disque de musique brésilienne ?
J’étais en prépa, et au cours d’une soirée d’anniversaire je tombe sur Jazz Samba – toujours João Gilberto et Stan Getz. Je l’emprunte à notre hôtesse et je l’écoute en boucle. Je ne lui ai jamais rendu… et je l’écoute encore aujourd’hui !
Le premier concert auquel tu as assisté ?
Metallica ! Ou peut-être un concert de musiques arméniennes avec mes parents quand j’étais tout petit – mon cousin jouait du déhol…
Et ton premier concert ?
Nicola Són : Mon premier concert ? J’avais quinze ans – et on jouait du reggae mélangé de steeldrum … Mais sous mon nom d’artiste, c’était en mars 2004, au café Montmartre. Et déjà avec le soutien de Jacques Figueras, qui est devenu depuis producteur à São Paulo du Trio Corrente et de différents artistes… et a écrit de nombreux arrangements de mon nouvel album.
Ton nouvel album, justement, s’appelle Nord Destin. A quand remonte ton premier contact avec la musique nordestine ?
Nicola Són : Lors de mon premier séjour au Brésil. J’y suis resté six mois, à Rio d’abord, puis à São Paulo. Et c’est à São Paulo que j’ai rencontré Dominguinhos, et qu’il m’a donné mon premier cours de zabumba !
Malgré son nom, Nord Destin ne se limite pas aux rythmes popularisés par Luiz Gonzaga ?
Nicola Són : C’est vrai. Je ne voulais pas enregistrer un documentaire ou un disque folklorique, mais plutôt marier ce que j’avais écrit avec une diversité rythmique bien brésilienne. « J’ai fumé quelques filles » sonne comme un titre de jazz, mais tient aussi de l’afoxé et se termine en baião. « Fadinha » tient un peu de Baden Powell, à qui j’ai chipé la façon de faire vibrer les cordes à vide de la guitare, mais part en afro-baião. « Mourir d’alcool et de poésie » se situe quelque part entre maracatu et ciranda. « Teresa » est un sambalanço. Et « Ensemble », la samba que je chante avec Casuarina et arrangée par Daniel Montes (le guitariste 7 cordes, NDLR) commence… comme un baião !
Quatre morceaux de ton nouveau disque (sur treize) sont des adaptations. Peux-tu nous en dire plus ?
Nicola Són :« Je voudrais me divertir » est la version française de Estardalhaço, un morceau de Lysias E. Oliveira (le frère de João Donato) et José Edmundo Guedes. Et « Ensemble » est ma cover de Batuque, des mêmes auteurs.
« Tout ce qu’il reste » était à l’origine un morceau « de protesta » de Gonzaguinha, qui s’appelait Comportamento Geral (il chante : ‘Você merece, você merece, tudo vai bem, tudo legal…’). Pour « A Javanesa » (avec Nina Wirtti), je ne te fais pas de dessin. Mais il y en a un cinquième, « De la Capoeira », un traditionnel dont je n’ai jamais pu retrouver l’origine.
On dirait qu’entre France et Brésil, ton cœur balance. Pourtant la majorité des chansons de l’album sont en français ?
J’adorerais faire un disque entièrement en portugais, tant j’adore cette langue. Mais les brésiliens, eux, adorent le français ! Et ils composent plus de deux tiers de mon public…
Où iras-tu pour ton prochain séjour au Brésil ?
Probablement un peu partout, car mon partenaire là-bas est très actif… Mais j’aime São Paulo, son foisonnement, et plus encore son ouverture sur le monde que je trouve supérieure à Rio, au moins du point de vue musical. Je me vois bien m’installer à SP, par exemple du côté de Pinheiro, Vila Madaleina, ou même à Butantã, un quartier qui monte !
Retrouvez Nicola Són au New Morning jeudi 28 février, 7-9 rue des Petites Ecuries, Paris 10. Sur place : 25 €.
Préventes :
- http://www.weezevent.com/nicola-son-new-morning
- http://www.digitick.com/concert-de-lancement-nicola-son-nord-destin-concert-new-morning-paris-28-fevrier-2013-css4-digitick-pg101-ri1484637.html
Pour écouter des extraits du disque, allez sur le site de Nicola Són : http://www.nicolason.com
Et par là, sa page MySpace : http://www.myspace.com/nicolason
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