Ce samedi : No Sarkozy avec Chico Buarque
Aujourd’hui, c’est le No-Sarkozy Day, un jour pour exprimer son dégoût de la bande du Fouquets, de son porte parole et de ses séides.
J’invite Chico Buarque. Exilé en Italie, il y écrit en 1969 Apesar de Você – Malgré Toi. Une belle musique, et des paroles à la hauteur. Vous la chanterez en sortant de chez vous aujourd’hui. Pour savoir où aller, ça se passe ici.
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En voici une traduction en français proposée par
http://www.beaume.org/ . Evidemment, la poésie y perd ce que la compréhension y gagne… Il vaudrait mieux la chanter en portugais !
Malgré toi
(demain, ça sera le jour)
Aujourd’hui, c’est toi qui commande
Tu parles, un point c’est tout
Il n’y a pas de discussion, non
Mon peuple aujourd’hui marche
En parlant tout bas (de côté)
Et en regardant par terre, tu vois
Toi qui a inventé cet état
qui a inventé d’inventer
Toute l’obscurité
Toi qui a inventé le péché
Et qui a oublié d’inventer
Le pardon
Malgré toi
Demain doit être
Un autre jour
Je te pose la question
Où vas-tu te cacher
De (cette) énorme euphorie
Comment vas-tu interdire
Quand le coq persistera
À chanter
L’eau pure jaillissant
Les gens s’aimant
Sans s’arrêter
Quand viendra le moment
De ma souffrance
Je te ferai payer les intérêts, je te le jure
Tout cet amour opprimé
Ce cri étouffé
Cette samba dans l’obscurité
Toi qui a inventé la tristesse
Eh bien, aie la finesse
De (la) « désinventer »
Tu vas payer, et même deux fois (doublé)
Chaque larme déversée
De ma peine
Malgré toi
Demain sera (doit être)
Un autre jour
Je paye déjà (encore) pour voir
Le jardin fleurir
Celui que tu ne voulais pas
Tu vas devenir amer (en)
Voyant le jour rayonner
Sans t’en demander la permission
Et je vais mourir de rire
Car ce jour doit venir
Plus tôt que tu ne le crois
Malgré toi
Demain sera (doit être)
Un autre jour
Tu vas devoir voir
Le matin renaître
Et répandre (sa) poésie
Comment vas-tu te (l’) expliquer
En voyant le ciel s’éclaircir
Soudainement, impunément
Comment vas-tu étouffer
Notre choeur prêt à chanter
Devant toi
Malgré toi
Demain doit être
Un autre jour
Tu vas mal te la donner (sic)
Vous aimez ? Parlez-en à vos amis !
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Salut,
moi j’aime la bossa et sarkozy! et oui ça peut paraitre bizarre. C’est vrai que Vinicius, Chico, Carlos (Lyra) et tous les autres etaient des gens engagés bien à gauche et ils avaient bien raison…
Mais le contexte n’est quand meme le meme: entre sarkozy elu démocratiquement à la majorité avec un taux de participation historique (85%!) et la dictature militaire des pères branco&co, il ne faut pas faire d’amalgame.
Sinon bravo pour le blog. Je le trouve tres riche et on y apprend pleins de choses.
a+
Ben -
Libre à toi, Seu Ben ! La musique est un art très oecuménique 😉
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Oui, je trouve la comparaison même indécente.
J’aime bien ton blog, j’aime bien la bossa, je n’aime pas particulièrement Sarkosy mais il ne faut pas crier au fasciste à tout bout de champs au risque qu’il ne perde de son sens. Le sens de l’Histoire. Celui des ditactures, des souffrances et des morts, pas celui du bouclier fiscal.
Ce type d’amalgame a un côté enfant gâté…et c’est ce que nous sommes, des citoyens très gâtés, vivants en démocratie, avec ses défauts mais avec beaucoup, beaucoup de qualité.Sur ce, dansons. 😉
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« amalgame indécent », c’est peu dire Messieurs. UN COMPLOT INTERNATIONAL, voilà ce que c’est ! Des agents sont venus de l’étranger les valises pleines de billets acheter les voix de blogueurs complices ! La peur va vite changer de camp, c’est moi que je vous le dis.
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Ah, merci bien pour l’exemple.
Comme le montre très bien NS (comme c’est original), il devient impossible de raisonner, d’avoir des avis contradictoires…la réaction est immédiate, extrême, disproportionné, irrévocable. Ce que dit Ben (qui a le droit d’aimer Sarko si il veut) et moi (qui a le droit de ne pas le hair), points de vue posés, articulés, dépassionnés et à mon sens justifiés sont réduits au néant. On ne discute pas le point de vue ou l’argument – à savoir, en simplifiant, peut-on vraiment comparer notre vie démocratique (malgré les frustrations et les colères) à celle d’une terrible dictature militaire – non, on parle « complot », « Peur », « camp » et « blogueurs complices », on se veut drôle et méprisant.Etrangement, ce procédé va complètement à l’inverse de ce qu’il est censé défendre avec panache. Demandez-vous donc, NS, si cette mécanique intellectuelle, celle du ridicule, du jugement d’intention, de l’étiquette par dessus l’argument reflète davantage les valeurs pour lesquels des hommes comme Chico Buarque se sont battus, ou contre lesquels ils se sont battus.
Merci et bisous partout. 🙂
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Amis de la bossa, de la samba, et de la liberté d’expression, chers Ben, Marc, NS :
Restons zen ! Bien sûr que la Sarkozie n’est pas une dictature. Nous avons des élections libres et le pouvoir de soutenir ou de nous opposer. Rien à voir avec le régime de la junte brésilienne, mis en place au plus noir de la guerre froide.
Pourtant, je pense que la vigilance s’impose à tous, au delà de nos opinions politiques à proprement parler.
L’accumulation récente de tentatives plus ou moins adroites d’intimidation vis à vis de la parole publique doit nous interpeller. Ca a commencé par des paroles déplacées (« casse-toi… »). A suivi l’interpellation systématique des journalistes qui posent une question jugée inconvenante. Le déploiement disproportionné de forces de l’ordre à chaque déplacement. Les menaces sur des amuseurs publics (qu’on a le droit de ne pas trouver drôles, mais ça n’est pas le problème). La nomination des patrons de l’audiovisuel public directement par le président. Les enquêtes des RG sur des rumeurs people. J’en passe. Ca commence à faire beaucoup. Non ?
Je vous laisse méditer, en écoutant le Jorge Ben du jour, « Chove chuva ». Dîtes-moi ce que vous en pensez (de cette version je veux dire) !
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