Beco das Garrafas : un lieu mythique de la bossa nova
À Rio de Janeiro, le Beco das Garrafas, une ruelle bordée de bâtiments, occupe une place emblématique dans l’histoire de la bossa nova. Au début des années 60, cet endroit abritait pas moins de quatre clubs nocturnes : le 36, le Manhattan, le Carroussel et le Domino. Chacun de ces établissements, au charme douteux, était un lieu de rendez-vous pour des musiciens et attirait une cinquantaine de clients à la fois.
Des légendes de la musique brésilienne
On y venait pour profiter d’une ambiance musicale unique, avec des performances de Roberto Menescal, Sergio Mendès, Nara Leão, Elis Regina, Tom Jobim, Barney Kessel, Bebeto, et os Cariocas… La majorité d’entre eux étaient payés avec des bouteilles de bière et des verres de whisky, à la place d’une rémunération classique. L’histoire fascinante de ce lieu est brillamment décrite par Ruy Castro dans son ouvrage ‘Chega de Saudade’.
Des voisins parfois agacés
Bien que les brésiliens soient passionnés de musique et montrent une grande résistance au bruit, il n’est pas surprenant que certains résidents aient trouvé le cadre un tant soit peu désagréable. Il semblerait qu’ils exprimaient leur mécontentement en lançant des bouteilles par leurs fenêtres, ce qui a donné au Beco son surnom de « l’impasse des bouteilles ».
Un retour à l’ambiance d’époque
Pour revivre cette atmosphère particulière, écoutez ce pot-pourri enregistré au Bon Gourmet de Rio à l’époque, mettant en vedette Tom Jobim, Vinicius de Moraes et os Cariocas.
Fin d’une époque
La fête s’est poursuivie jusqu’en 1976, date à laquelle des travaux divers ont contraint les clubs à se déplacer. De nos jours, le Beco des Garrafas est devenu un lieu presque abandonné, avec des poubelles, un square désolé et un bar à prostituées. Cependant, à l’angle de la rue Duvivier se trouve le magasin incontournable pour les fans de bossa nova : Bossa Nova & Companhia (voir l’article qui lui est dédié).