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BossaNovaBrasil | 21 novembre 2024

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Angela Rô Rô et João Donato



C’est dans un DVD enregistré par João Donato en 2005 que j’ai découvert Ângela Maria Diniz Gonçalves, qui doit son surnom d’Ângela Rô Rô à son rire et à sa voix qui raconte les années, les excès, la picole. Ecoutez-la dans Simples Carinho, elle en vaut la peine.

Pianiste, compositeur, Ângela Rô Rô a écrit pour de nombreux chanteurs, et pas des pires : Simone, Maria, Bethânia, Emilio Santiago, Ney Matogrosso, Zélia Duncan, Marina Lima, Barão Vermelho… Ses modèles musicaux changent des canons habituels, elle cite plus volontiers Maysa, Jacques Brel ou Ella Fitzgerald que Elis, Maria ou Elizete.

Née en 49, Ângela commence sa carrière en exil à Londres en chantant dans les pubs. De retour à Rio, elle fait chaque soir la tournée des boites d’Ipanema. Il lui faut attendre ses 30 ans, en 1979, pour enregistrer son premier album, « Angela Rô Rô », désormais un classique au Brésil avec sa chanson phare « Amor, Meu Grande Amor ».

Ce grand amour n’était autre que la chanteuse Zizi Possi – avec laquelle elle entretiendra une liaison du genre tumultueux… Caetano Veloso en tirera une chanson, Escândalo, qui donnera son titre à l’album suivant. Il faut dire qu’Ângela est portée sur la bouteille, et qu’elle multiplie les embrouilles à tel point de devenir rapidement persona non grata sur les plateaux de télévision. Sa carrière en souffre, et elle commence à plonger assez sévèrement du côté obscur, jusqu’à mettre le feu à son immeuble de Copacabana à la fin des années 90.

C’est le fond de la piscine. Ângela arrête la bibine, la drogue et la clope, perd 35 kilos, sort un nouveau disque Acertei no Milênio en 2000 et reçoit le prix du compositeur de l’année de l’Association des critiques de São Paulo. Elle signe un contrat chez Indie Records, dont le patron n’est autre que l’ex-mari de Zizi Possi, comme quoi quand on reste en famille… Le titre Compasso rencontre un franc succès en 2006. Sa carrière continue – on l’a vue récemment sur le DVD de duos d’Ana Carolina.

Je vous propose de l’écouter aux côtés de João Donato en janvier 2005, dans une très belle version de son morceau Simples Carinho (écrit en 83). Il y a du beau monde : Luiz Alves à la contrebasse, Robertonho Silva à la batterie, Sidinho aux perçus, Donatinho, le propre fils de João, aux claviers, Ricardo Pontes au sax, et Jessé dans un magnifique solo de trompette.

http://www.angelaroro.com.br/

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