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BossaNovaBrasil | 21 novembre 2024

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3 Commentaires

João Gilberto de la gloire à l'amour de l'art



A l’issue du concert du Carnegie Hall, quelques brésiliens décident de rester un peu aux Etats-Unis. Parmi eux, João Gilberto. On lui présente le saxophoniste Stan Getz, un jazzman aussi talentueux qu’avide, qui a senti venir le vent de la bossa nova et gravé l’année précédente « Jazz Samba » avec le guitariste américain Charlie Byrd. Ensemble ils enregistrent en 1963 un premier album, Getz/Gilberto.

Enorme succès. La maison de disques met le paquet, et les médias relaient massivement. En collant l’étiquette « jazz » sur la bossa nova, les producteurs trouvent un relais inespéré au jazz cubain désormais persona non grata pour cause de Fidel Castro. La femme de João Gilberto, Astrud, qui chantait en amateur, devient l’héroïne d’une « Girl from Ipanema » qui fait le tour du monde – la partie vocale de João qui chantait, lui, en portugais, est du reste effacée du single ! Astrud quitte João pour Stan Getz, mais João ne tarde pas à se consoler dans les bras de Miucha, la sœur de Chico Buarque. Sans rancune, il enregistre un deuxième disque avec Getz, tout aussi réussi.

Voici un enregistrement pirate américain d’une Garota de Ipanema qui n’a jamais vu un ascenceur de sa vie :

Clip audio : Le lecteur Adobe Flash (version 9 ou plus) est nécessaire pour la lecture de ce clip audio. Téléchargez la dernière version ici. Vous devez aussi avoir JavaScript activé dans votre navigateur.

João s’installe au Mexique.

Pourquoi au Mexique ? Personne n’en sait trop rien. Mais c’est là qu’il prépare un disque qui marque le retour à son inspiration personnelle. C’est « João Gilberto en México », qui sort en 1970.

Joao Gilberto et son enfant sur les épaulesJe lisais l’autre jour un tweet de Daniel Jobim (petit-fils du maître) qui disait « sans Tom Jobim, il n’y aurait pas eu de João Gilberto ». Historiquement, il est exact que la présence du bahianais comme guitariste sur l’enregistrement du fameux « Chega de Saudade » d’Elizete Cardoso (mais sur seulement deux plages !) est due à l’insistance du compositeur, qui le soutint par la suite auprès de l’éditeur pour qu’il puisse enregistrer son premier LP. Les albums que João fit avec Getz sont nourris de l’œuvre du compositeur de génie.

Mais sur le plan musical, c’est évidemment complètement faux. Loin de resasser les tubes du grand Tom, João s’est attaché tout au long de sa carrière à réinterpréter les sambas de toutes les époques, en plus de morceaux d’origines très diverses. Son répertoire ne compte pas plus de 10% de chansons du compositeur. C’est le cas quand il retourne à Rio en 1957, et c’est le cas aussi sur cet album « mexicain’ particulièrement éclectique, où l’on trouve Besame Mucho, Farolito, Eclipse, a Rã de João Donato, Trolley Song, de Conversa em Conversa (Haroldo Barbosa /Lucio Alves)…

Ecoutez son Besame Mucho, sur scène dans les années 90, et filmé, manifestement, par un guitariste…

João Gilberto - Album blanc - 1973L’extraordinaire album blanc

En 1973, João enregistre un autre album sans titre, que les amateurs ont pris l’habitude d’appeler « l’album blanc » à cause de sa pochette. Le dépouillement de la couverture n’est rien à côté de celui du contenu, absolument sublime. Seul avec le percussionniste Sonny Carr, João Gilberto et sa guitare touchent à l’absolu – comme de juste ce ne fut pas son plus grand succès commercial…

Littéralement hypnotique, l’album présente un Aguas de Março d’anthologie, Na Baixa do Sapateiro d’Ary Barroso, Falsa Baiana de Geraldo Pereira, Eu quero um samba de Barbosa, É Preciso Perdoar, mais aussi un morceau de Gilberto Gil (Eu vim da Bahia). Miucha chante avec lui sur la charmante Izaura, d’Herivelto Martins dont João est un grand fan. Il y fait aussi entendre trois compositions : une Valse, Undiú et Bebel.

Ecoutez la version de la chanson de Gilberto Gil, bahianais comme lui : Eu vim da Bahia – Je viens de Bahia, et un jour je retournerai là-bas.

Clip audio : Le lecteur Adobe Flash (version 9 ou plus) est nécessaire pour la lecture de ce clip audio. Téléchargez la dernière version ici. Vous devez aussi avoir JavaScript activé dans votre navigateur.

Quant à toi, ami lecteur ou coquine lectrice, reviens donc demain : l’aventure de João Gilberto continue !

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Commentaires

  1. Charles

    João a l’air plus heureux avec le petit Joao Marcelo sur les épaules que face à Stan Getz… on se demande bien pourquoi 😉

  2. Eduardo

    Hello friend,

    I’m from Brazil. I don’t know if you speak English, but I can’t speak French.

    Do you have any more information about the first audio piece (Garota de Ipanema in US 64).

    Thank you,

    Eduardo

  3. Thierry

    Olà Eduardo,
    Unfortunately I’ve no further info about circumstances of the pirate recording, 1964, somewhere in the US, and that’s all. Another mystery in João’s artistic life!
    Abs.

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