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BossaNovaBrasil | 21 novembre 2024

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Mes 10 meilleurs albums de bossa nova

Mes 10 meilleurs albums de bossa nova


Si vous êtes un lecteur régulier de BossaNovaBrasil, vous ne mettez plus dans le même sac jazz et bossa, samba et salsa. Vous êtes-vous pour autant constitué une discothèque idéale ? Pour vous y aider, je vous propose pour commencer de découvrir mes 10 disques préférés de bossa nova. Pas de samba, pas d’axé, pas de MPB… : rien que de la bossa. Sortis à des époques variées, ces dix albums offrent chacun une lecture particulière du style. La liste n’est pas close.

Rendons à César ce qui est à César : cette idée n’est pas de moi. C’est la rédaction de l’édition brésilienne du Petit Journal qui me l’avait soumise. Mais vu le travail qu’elle a représenté, j’ai finalement préféré la garder pour toi, coquine lectrice, et toi aussi, affectueux lecteur. J’espère que mes amis franco-carioca-paulistes ne m’en tiendront pas rigueur.

Se limiter à 10 albums, c’est évidemment n’importe quoi, mais c’est la loi du genre ! Si encore on en restait aux six années du mouvement bossa nova proprement dit – c’est à dire depuis le premier enregistrement de Chega de Saudade par João Gilberto jusqu’au coup d’état militaire du 1er avril 1964 -, le choix irait rondement. Mais cette approche d’historien serait trop limitative pour un style musical qui a perduré bien au delà de la mode du moment. J’ai donc choisi d’ouvrir le spectre d’une bossa des origines à nos jours, quitte à faire l’impasse sur de grands classiques (les premiers Getz-Gilberto, par exemple). Une sélection parfaitement arbitraire, cela va sans dire.

 

1 : João Gilberto : son troisième album de 1961 – et premier album éponyme.

Pour la musique brésilienne, il y a un avant et un après João Gilberto. Joãozinho est un immense interprète. C’est lui qui a donné à la bossa nova son cadre théorique, à commencer par la battue de guitare caractéristique et la façon de chanter, sans effet ni vibrato mais sous la permanente tension de la syncope rythmique. Curieusement, c’est aussi celui qui refuse toujours de parler de bossa nova. Il dit simplement : « je joue de la samba ». Quand vous aurez écouté cet album, vous aurez envie de vous précipiter sur tous les autres. Celui de 1973, qui porte aussi son nom et que les amateurs appellent « l’album blanc », est un chef d’œuvre.

2 : Jobim – Getz – Gilberto : The Best of Two Worlds (1976)

Tom Jobim est si célèbre, si respecté au Brésil, que Rio de Janeiro a donné son nom à son aéroport international. Compositeur prolixe, il fait exploser la bossa dans le monde entier avec le concours de João Gilberto et de l’américain Stan Getz, roi du saxo et du business. L’album « Getz Gilberto », vous l’avez déjà. Mais beaucoup plus tard, en 1976, les musiciens se retrouvent pour un « The Best of two worlds », avec Miucha, absolument merveilleux.

3 : Elis Regina, Tom Jobim : Elis & Tom – (1974)

La voix et la personnalité d’Elis Regina ont rayonné sur la musique brésilienne jusqu’à sa mort en 1982. Elis la gaucha n’est pas une « chanteuse bossa nova », mais l’album qu’elle enregistra en 1974 avec Tom Jobim est un des meilleurs du genre. Il s’appelle simplement Elis & Tom, et il y a des chances pour que vous le passiez en boucle.

4 : Vinicius de Moraes en la Fusa – (1970)

Vinicius de Moraes n’est pas exactement un « père » de la bossa nova – plutôt un oncle ou un parrain. Ecrivain et poète, célèbre et respecté bien avant l’arrivée des gamins de la bossa, il avait déjà beaucoup publié avant d’écrire les paroles de Chega de Saudade. Mais l’arrivée de la « rapazeada » réveille sa créativité. Il tombe des chansons avec de nombreux partenaires, et des meilleurs. En 1970, il monte sur scène à Buenos Aires dans un show de bossa historique, aux côtés de Maria Creuza et Toquinho : En la Fusa. Un autre show sera enregistré avec Maria Bethânia : sublime, mais le plus bossa c’est le premier !

5 : Wanda Sá & Roberto Menescal : Declaração – (2010)

Le jeune Roberto Menescal et son ami le journaliste Ronaldo Bôscoli ont écrit de nombreuses bossas restées célèbres. L’amour, la plage, la mer, le soleil et la chasse sous marine constituaient l’ordinaire de ce séduisant fils de très bonne famille, familier de l’appartement des parents de Nara Leão. Un peu tombé dans l’oubli à la fin de la vague, il n’a jamais lâché l’affaire et a récemment enregistré un bien séduisant disque avec sa vieille amie Wanda Sá, laquelle avait interrompu sa carrière pendant de longues années.

6 : Caetano Veloso : A Bossa de Caetano – (2000)

S’il y a fort peu de musiciens bossa nova « à plein temps » au Brésil, il n’est pas un artiste qui n’en joue pas une de temps en temps. Caetano Veloso, l’un des pères du tropicalisme, est de ceux-là. En 2000, il offre sa voix de cristal à quelques uns des plus grands thèmes de la bossa : Samba de verão, Coisa mais linda, etc ., mais aussi à un traitement bossa très réussi à Billie Jean ou Smoke gets into your eyes.

7 : Rosa Passos canta Antonio Carlos Jobim : 40 Anos de Bossa Nova – (1998)

Rosa Passos est toujours décrite comme un « João Gilberto au féminin ». Ce qui n’est pas un mince compliment quand il s’agit de bossa nova, vous l’avez compris ! Elle présente sur le Mito (João, le mythe vivant) l’immense avantage de ne pas disparaître avant les concerts et d’accepter de temps à autre de répondre à une interview… Sans compter qu’elle est toujours en pleine possession de sa voix. Cet album donne un bon aperçu de son art, sur des standards éternels du grand Tom. Son double album Rosa offre des chansons moins rabâchées.

8 : Tom Zé : Estudando A Bossa Nordeste Plaza – (2008)

Tom Zé est la tête chercheuse de la musique brésilienne. Il a commencé sa carrière avec la bossa, l’a continué avec os Mutantes et les tropicalistes, et n’a pas cessé de créer jusqu’à aujourd’hui. Son mépris du circuit commercial l’aurait fait disparaître si David Byrne (l’ancien chanteur de Talking Heads) ne l’avait pas retrouvé et relancé en 1989.  Depuis, Tom a entrepris d’analyser sous forme de disques chacun des grands courants de la musique brésilienne. Cet album consacré à la bossa est tout simplement génial.

9 : Celso Fonseca e Ronaldo Bastos : Juventude / Slow motion Bossa Nova (2002)

Celso Fonseca est souvent cité par les musiciens comme un grand héritier de la bossa nova – et pourtant lui non plus n’est pas un puriste du genre. Simplement, il est particulièrement à l’aise avec les harmonies enrichies et les rythmiques décalées, qu’il est capable d’appliquer sur des chansons d’origines les plus diverses. Avec son compère le parolier Ronaldo Bastos, il a déjà sorti 15 disques emplis de sa voix délicieuse et de sa classe naturelle. Cet album est une belle réussite de bossa nova d’aujourd’hui.

10 : Bossacucanova : Uma Batida Diferente (2004)

Bossacucanova ne se décrit pas comme un groupe, plutôt comme un projet : réinventer la bossa nova en utilisant toutes les possibilités de l’électro. L’équipe constituée en 1999 – dernier opus en 2008 – est menée par le producteur Alex Moreira, et comprend le DJ Marcelinho da Lua, Márcio Menescal, le guitariste Flavio Mendes, Rodrigo Sha et Dado Brother. La chanteuse Cris Delanno apporte sa maîtrise technique et rythmique parfaitement en ligne avec le projet.

 

Comment, c’est tout ? Mais où sont les classiques zéternels ? Où sont passés Carlos Lyra, Marcos Valle, Baden Powell, Astrud Gilberto, Bebel, Edu Lobo, os Cariocas ? Cinco na bossa ? Et Frank Sinatra ? Et Elizete Cardoso ? Et pour finir, la question récurrente : pourquoi n’avoir pas cité HENRI SALVADOR ? La limite de l’article figure dans son titre… En parcourant ce site vous devriez n’en rater aucun – sauf Henri Salvador, naturellement 😉

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Commentaires

  1. Le Panse

    Oi, Sympa ton article mais … super frustrant ! Pas possible de faire une page par album avec des extraits ? Moi je connais bien, 8 et 9 … ah …le Tom Zé nial, j’évite avec soin, pardon, le 7 et le 10 mais j’aimerais bien découvrir les autres !!! 😀
    En tous cas merci pour ces articles, c’est toujours, toujours intéressant

  2. Thierry

    @Le Panse : tu as raison j’aurais pu mettre des liens vers les articles correspondant aux albums, parus ça et là sur le site mais… avec quelques copier-coller et le moteur de recherche tout en haut à droite, tu peux le faire tout seul :-)))
    Abraços.

  3. Christian

    Si on prend Bossa Nova dans le sens le plus restrictif du terme (et je sais que tu peux être un puriste), certains choix semblent un peu limite ( à chacun de décider lesquels)

    Si on prend un sens plus large, les afro-bossas de Vinicius & Baden manquent cruellement à l’appel (mille fois supérieur à l’album de la Fusa).

    De toute façon comme disait « O Chico », A bossa nova é o samba de beira-mar.

  4. Pascal

    L’esprit plus que la lettre !! Ta sélection est foisonnante ! Du Maître Gilberto à Tom Zé : il y a toutes les richesses musicales de plusieurs univers ! Comme il faudrait sept vies pour découvrir et aimer ces différentes sensibilités, ta sélection à le grand mérite d’ouvrir un vaste débat …. et ça, c’est très bossa !!
    Alors ne perdons pas de temps et précipitons-nous sur nos platines !! Par ces temps parfois bien gris, l’écoute de la bossa devrait être remboursée par la Sécu !!

  5. Makash

    A vos bazookas ! La controverse est le propre des « Top 10 » ou « Top 100 », c’est ce qui en fait le fun ! Je suis un mordu de tennis, et le GOAT (Greatest of all time) est un débat récurrent, trop peut-être. Pour la bossa, je ne me sens pas d’avoir un avis ou une conviction tranchée. Car c’est une musique si intimiste, qui te touche tellement au fond de tes tripes et de ton coeur, sa résonnance est forcément extrêmement différente selon les personnes. Au tennis, il y a des groupes identifiés: les pro-Laver, pro-Rosewall, pro-Federer… Mais en bossa, n’y a-t-il pas 1000 listes Top 10 pour 1000 personnes ? Je comprends et je suis en totale empathie avec ta liste, mais la mienne serait différente: par exemple je mettrais la Casa da Bossa, Ao Vivo, que je trouve merveilleux. Mais je respecte toutes les sensibilités, donc logiquement, je respecte toutes les listes bestophes, bossa bien sûr !

  6. Corinne

    Pour ma part il y a des albums que je ne connais pas dans la liste (le 5 et 10) et j’ai donc hâte de découvrir. J’aurais ajouté du djavan ou marisa monte ou lenine… En tout cas de nous faire partager tes préférences.

  7. C’est un article parfait pour un fan de musique brésilienne comme moi. J’aurais aimé que tu aies inclus des liens vers des pages où il serait possible de toutes les écouter. Car je n’ai pas réussit à toutes les retrouver en ligne.

  8. Sergio

    Rien à dire sur cette sélection Thierry, c’est la tienne et subjective comme telle. La bossa est si vaste … S’il fallait citer aussi les talents et musiques que la bossa a inspirés, il faudrait toute une vie … Lee Ritenour, Quincy Jones, Marcus Miller etc. et j’y ajoute Stacey Kent qui a intégré l’âme de la bossa. Mais j’arrête, les puristes vont me hurler dessus 🙂

  9. NESTA

    Ce classement reste subjectif et très incomplet. Il ne reflète absolument pas la richesse de la musique brésilienne qui est aussi vaste que la superficie du pays. Pour ma part, Tom Zé ne fait pas parti du registre de la Bossa Nova. À part le duo avec Elis Regina, Tom Jobim pourrait à lui seul placer 10 albums dans ce top ten. On oublie Chico Buarque, Gilberto Gil, Djavan, Dorival Caymmi, Ivan Lins, Jorge Ben, Marcos Valle, Paulinho Da Viola, Roberta Sá (dans les jeunes), Maria Rita et la liste est encore très longue… Ce classement n’a pas été établi par un spécialiste de MPB, mais par un amateur à la connaissance limité…

    • Thierry

      Alexandre Nesta,  » l’amateur à la connaissance limitée  » t’emmerde.

      Si tu ne raisonnais pas comme un âne, en lisant ne serait-ce que le titre « Mes 10 meilleurs albums de bossa nova », tu aurais compris :

      1/ qu’il ne s’agit pas de ‘MPB’ mais de BOSSA NOVA – Chico, Djavan, Jorge Ben, Paulinho, Dorival, Roberta Sá, pour ne citer qu’eux, seraient bien surpris d’être classés dans cette spécialité.
      2/ il s’agit bien de MES 10 albums préférés de bossa – je ne prétends pas à plus que ça.
      3/ essaie donc de construire un blog aussi complet que celui-ci et on en reparlera. Mais manifestement tu préfères faire le malin en balançant tes jugements à la noix.

      Merci à Le Panse, Christian, Pascal, Makash, Corinne, Sergio, voyage-brésil, qui ont enrichi cet article avec leurs commentaires intelligents et constructifs. Quant à toi, NESTA, décidément je t’emmerde, et avec toi la longue cohorte des trolls, des donneurs de leçons, des empêcheurs d’écrire en rond, des spécialistes auto-proclamés, des censeurs de fond, et de tous ceux qui ne pensent qu’à dégoûter ceux qui donnent de leur temps, gratuitement et pour le plaisir.

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