Le Brésil est un pays de chanteuses, paraît-il. L’album « Na Confraria Das Sedutoras » réunit dix d’entre elles autour d’un concept fédérateur : raconter des expériences amoureuses, de la séduction à la perversion ou l’inverse. L’ensemble dégage une belle sensualité, sur des musiques qui vont de la gaieté à la nostalgie, de la légèreté à l’érotisme. Un album pour le plaisir, en quelque sorte.

Dans ce disque sorti en 2008 au Brésil, il y a du Gainsbourg, celui de Marilou ou d’Une histoire sensuelle et sans suite. Il y a surtout le talent du trio porteur du projet, composé du pauliste Rica Amabis et des pernambucanos Pupillo et Sucinto Silva – ces deux derniers anciens du groupe Nação Zumbi. Rica est producteur et programmeur (collectif musical Instituto), Pupillo est batteur, Dengue bassiste. Le nom de leur projet commun : « 3 na massa » signifie « 3 dans la pâte », manière de dire que leurs talents se confondent dans cette « samba-hop » très réussie.

Les trois amis sont bien entourés. D’abord Leandra Leal, chaude comme la braise dans Certeza, un titre d’à peine une minute et demi avec un talk over torride presqu’entièrement en français. La voix grave d’Alice Braga sur les sons électroniques de Tarde Demais. Karine Carvalho dans un reggae décalé façon cirque. Cyz, craquante dans sa tessiture de lolita voilée. Sans oublier Céu, bien sûr, et aussi Karina Falcão, Geanino, Pitty, Nina Miranda, Thalma de Freitas, Simone Spoladore, Alice Braga, Lourdes da Luz… Un disque envoutant, mystérieux, chaud et froid à la fois, comme une représentation d’un féminin inaccessible.

Ecoutez Nina Becker dans O Objeto (l’objet).

3 na massa a sorti un nouveau disque cette année, (avec notamment Nina Miranda de Smoke City) que je n’ai pas encore pu me procurer. Retrouvez-les sur leur site web : http://www.myspace.com/3namassa