L’hommage de Mangueira à Nelson Cavaquinho
L’école de samba de Mangueira vient tout juste de clôturer cette première soirée de défilés au Sambodrome. Elle aura fort à faire pour battre les allégories cinématographiques du champion en titre Unidos da Tijuca, mais après tout qu’importe ? Le programme de Mangueira c’est avant tout : tradition, histoire et samba. Et, cette année, elle présentait un hommage à l’un de ses plus grands compositeurs : Nelson Cavaquinho, né à Tijuca voici un siècle, en 1911.
Fils d’un tuba de la fanfare de la gendarmerie, Nelson Antônio da Silva a très vite préféré les sons aigrelets du cavaquinho à ceux de la grosse caisse, et les rythmes de la samba à ceux des marches militaires. Sous le nom de Nelson Cavaquinho, il se lie d’amitié avec Cartola et beaucoup d’autres sambistes de la Mangueira des années 30.
Nelson se met ensuite à la guitare, qu’il joue de manière fort peu orthodoxe, avec deux doigts seulement. Surtout, il compose énormément, seul ou en compagnie de Guilherme de Brito. Et il picole pas mal aussi. Quand il est fauché, quand son ardoise est trop lourde, il vend les droits d’une chanson au patron du restaurant où il a ses habitudes.
Beth Carvalho est son interprète préférée. Elle chantera ses chansons qui parlent de l’amour, des bistros, de la douleur, de la mort. Lui même disparait en 1986, mais ses chansons restent célèbres : A flor e o espinho, Folhas Secas, Meu Pecado, Tatuagem, a Mangueira me chamou et le superbe Vou Partir qu’il chante sur cette vidéo. Loin, très loin des délires commerciaux de certaines écoles de samba et des loges des sponsors…
Les muses de Mangueira, dont la belle Renata Santos, avaient pris de l’avance sur le défilé en posant la semaine dernière en hommage au musicien. Sur la photo : Marcella Alves, le porte drapeau de l’école en plein défilé.
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Tellement touchant Nelson dans la demi pénombre du bar, entouré de gamins… Loin des flonflons, voilà de la pure samba. Merci Thierry.
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