Enfant de São Paulo, Tulipa Ruiz prend chaque jour un peu plus de place dans le paysage de la MPB. Son album Efêmera fait la démonstration d’un talent original, dans un style joliment qualifié au Brésil de « pop forestière ».

Chanteuse, compositeur, un peu dessinatrice, Tulipa se destinait pourtant au monde merveilleux de la communication, qu’elle étudia à l’Université de São Paulo après avoir vécu 13 ans dans la capitale pauliste, puis quelques années dans le Minas Gerais. Sur le campus, elle se lie avec de nombreux musiciens, chante avec des groupes, mais à sa sortie elle entre tout de même dans une agence de com. Jusqu’à un petit concert amateur au Pochete Set où elle est remarquée par Ronaldo Evangelista, un journaliste spécialisé qui la pousse à se produire en solo. Elle se met à écrire des chansons que son frère Gustavo, lui-même guitariste, enregistre sur home studio, et publie sur MySpace…

Adieu agence de pub, veaux, vaches, cochons : Tulipa franchit le mur du son et fait son premier concert digne de ce nom en 2009 au théâtre Oficina, puis au SESC Pompeia, toujours à São Paulo. La critique est excellente, et le jeune talent sort en juin 2010 son premier disque, Efêmera, avec le soutien et la participation spéciale de Kassin, Céu, et Thalma de Freitas.

Les arrangements sont simples, discrètement électros, les mélodies sont charmeuses si un rien emberlificotées, les paroles font preuve d’une poésie fine, et la voix surprend. Je vous propose d’écouter le morceau qui ouvre l’album et ressemble bien à une déclaration d’intention : Efêmera, qu’elle chante ici à la télévision pour l’émission Altas Horas.

Voilà, vous avez (peut-être) découvert la « pop florestal». Elle doit autant au forêts de buildings qu’à l’arrière-pays de Minas. Si vous alliez vous y promener un moment ? Voici le site de Tulipa Ruiz : www.myspace.com/tuliparuiz