Hermeto le maestro
Lundi soir, le New Morning était plein comme un œuf pour saluer le vieux maître brésilien. Hermeto Pascoal, superbe dans sa chemise colorée, y était venu accompagné de fins jazzmen, parmi lesquels le grand saxophoniste Cacau. Comme il en a coutume, le Maestro avait organisé un programme très riche en improvisations, et c’était assez génial de le voir diriger son petit monde avec énergie et précision.
Au clavier, au mélodica, avec une corne de vacher, Hermeto est sur le coup, avec son humour dévastateur (la petite valse au milieu d’un morceau du genre jazz extrèmiste) et son extraordinaire aptitude à faire participer la salle à ses facéties. Mes deux moments de bonheur de la soirée : le dernier morceau de la première partie, unique concession aux rythmes nordestins (quel dommage que ça ait été si court…) et, justement, au cours de la deuxième partie, cette mise au travail d’un public qui ne demandait qu’à chauffer.
Bon, autant le dire : je ferais pas ça tous les jours. Parce que je ne suis pas un fondu du jazz, parce que j’aime par dessus tout les mélodies et les rythmiques qui font chanter la tête et bouger les jambes, et que l’océan de solos débridés et le terrible (ou formidable, hein, c’est selon !) scat de la chanteuse Aline Morena (l’épouse d’Heberto) auraient plutôt tendance à me faire partir en courant. Je n’aurais pas été le seul – j’ai vu du monde se glisser humblement vers la sortie au bout d’une vingtaine de minutes… Et malgré tout, on repart avec la satisfaction du devoir accompli et le plaisir d’avoir assisté à un concert pas comme les autres.
Si vous n’avez pas pu venir, cette vidéo vous donnera une bonne idée de la soirée (pardon, le film ne va pas jusqu’à la fin du morceau, mais les conditions pour filmer étaient plutôt rudes).
PS : Hermeto Pascoal est l’un des nombreuses vedettes du Festival Europalia (voir le site du Festival)
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