Et le champion du Carnaval de Rio 2011 est : Beija Flor
Beija Flor est champion du Carnaval de Rio 2011. C’est le douzième titre de l’école de samba de Nilopolis, grand favori à l’issue de son défilé qui cette année rendait hommage au « Roi » Roberto Carlos – et bénéficiait pour cette raison d’un vaste capital de sympathie. Rappelons que le chanteur Roberto Carlos se situe dans la cosmogonie brésilienne quelque part entre Johnny Hallyday et Julio Iglesias. Unidos da Tijuca est vice-champion, Mangueira troisième.
Vainqueur en 2003, 2004, 2005,2007 et 2008, vice-chamion en 2009… ça s’appelle un palmarès. Fondée en 1948, Beija Flor est réputée pour ses chars grandioses, ses budgets hors du commun, et ses provocations diverses. En 89 l’école avait fait scandale en transformant le sambodrome en décharge au milieu de laquelle trônait une reproduction du Christ Rédempteur. En 1992 elle faisait défiler un couple entièrement nu » en hommage à Léonard de Vinci » – l’affaire avait fini au poste. En 2007, elle est fortement soupçonnée d’avoir graissé la patte aux juges, et finalement blanchie au bénéfice du doute. Beija Flor a ses fans – dont le puissant groupe médias Rede Globo, disent certains. Quant à moi, je n’en suis pas.
Chaque année c’est le mercredi des Cendres qu’est connu le champion du Carnaval de Rio, au terme du dépouillement des enveloppes qui donne lieu à une cérémonie télévisée entrecoupée de nombreux écrans de pub… Pas moins de 50 jurés ont jugé et noté la batterie, la samba (paroles et musique), l’harmonie, l’évolution, le défilé, l’ensemble, les chars, les costumes, l’avant-garde (comissão de frente) et le couple constitué par la porte drapeau et le mestre sala.
Unidos de Tijuca, l’autre grand favori avait animé la première nuit sur l’avenue par un spectacle imposant retraçant des classiques du cinéma. L’école a marqué les esprits avec une « commissão de frente » particulièrement spectaculaire si un rien morbide – les participants ôtant tous leurs têtes à l’arrivée.
Salgueiro avait vu très grand, avec des chars invraisemblablement gigantesques, et a perdu toutes ses chances pour cause de dépassement du temps imparti… tellement ces chars se sont montrés difficiles à manœuvrer. Mangueira n’a pas démérité, en présentant un défilé de tradition, et un magnifique ensemble des batteries et des chanteurs. En particulier, en s’arrêtant 21 secondes et laissant les milliers de participants entonner la samba de l’année a capella, sans perdre le rythme et dans une parfaite harmonie, l’école verte et rose a fait chavirer les cœurs… et battu un record.
Enfin, il faut rappeler que cette année les écoles de Grande Rio, União da Ilha do Governador et Portela étaient hors concours, leurs chars et une bonne partie de leurs costumes ayant disparu dans un incendie quelques semaines avant les défilés.
Bravo à tout le monde. Le carnaval n’est pas fini pour autant : les blocos continueront à faire les fous jusqu’au week-end, et dimanche, rendez-vous pour le défilé des vainqueurs au Sambodrome !
Commentaires