Teresa Cristina : samba du don naturel
« La samba, c’est le blues », me dit Teresa Cristina lors de notre rencontre au bar de la librairie Argumento de Leblon. A 42 ans, tout juste élue meilleure chanteuse de musique populaire par le sévère jury de l’Association pauliste des critiques d’art, l’artiste est bien décidée à porter le message de la samba au monde entier. Interview exclusive, et version inédite de Felicidade extraite de son nouveau DVD Melhor Assim. NB : tradução em portugues em baixo desta pagina.
BNB : Teresa, comment est-tu venue à la samba ?
Teresa Cristina : « J’écoutais de la samba depuis les années 70, grâce aux disques de mon père. Parce qu’à la radio on n’entendait plus du tout de samba, pas plus que dans les bars ou les clubs : la musique américaine avait envahi le Brésil. Il n’y en avait plus que pour les stars de la Motown, Diana Ross, Donna Summer et les autres… »
BNB : Quand as-tu commencé à chanter ?
Teresa Cristina : « Je voulais devenir professionnelle de volley-ball, et je ne chantais qu’à la maison : je n’ai jamais pris de cours de chant, et je n’ai aucune formation musicale. J’ai fait des études de lettres à l’université, et puis j’ai commencé à travailler dans des bureaux. Vers 25 ans, j’ai entendu pour la première fois un disque de Candeia, et je me suis intéressée plus sérieusement à la musique. Et en 1998 j’ai commencé à chanter dans un bar de Lapa : le Semente. »
BNB : Que penses-tu de la scène de Lapa aujourd’hui ?
Teresa Cristina : « J’ai été une des premières chanteuses à revenir à Lapa, et en toute modestie je pense avoir été à l’origine de pas mal de choses. Lapa est encore sincère, et moi aussi. Le quartier pousse notre musique, sans compromis commercial. La samba, c’est aussi fort que le blues. Un peuple, souvent opprimé, résiste et trouve répit et bonheur dans une musique qui lui parle, qui raconte sa vie. »
BNB : Quels sont tes projets ?
Teresa Cristina : « Dès mon second CD j’ai commencé à écrire des chansons, simplement en chantant des mélodies sur mon téléphone portable. Je voudrais apprendre la guitare et l’harmonie pour composer davantage. Aussi, je veux emmener l’esprit de Lapa ailleurs au Brésil et dans le monde et faire connaître partout la samba. Je fais beaucoup de tournées au Brésil et à l’étranger : les USA, le Mexique, le Japon, l’Afrique du Sud, l’Allemagne, la Suisse… »
BNB : Et aurons nous la chance de te voir France ?
Teresa Cristina : « Eh bien… je suis venue en France en 2005, pour l’année du Brésil. Pardon, mais… j’ai détesté. J’ai chanté au Carreau du Temple je crois. L’endroit était en travaux, le son était affreux… pour tout dire c’était horrible ! »
BNB : Gloups.
Sur son DVD « Melhor Assim » enregistré en 2010 à l’Espace Tom Jobim de Rio de Janeiro, Teresa Cristina chante A Felicidade de Tom Jobim et Vinicius de Moraes. Bien qu’il ne soit pas importé en France, EMI vous interdit le visionnage de la vidéo… je vous propose de l’écouter à la place.
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Mouai… pas très sympa la Teresa…
Enfin, j’ai tous ses disques et je l’adore! c’est vraiment ma chanteuse du moment!!!! -
J’adore aussi cette version de la Felicidade. Elle ne commence pas sur le ‘Tristeza, não tem fim, felicidade sim’ habituel et pour faire court, c’est une samba d’origine, pas une bossa nova. Espérons que la dame reviendra sur sa mauvaise impression et qu’elle ira chanter en France.
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Je surlike ! j’espère que tu as fait le maximum pour lui donner envie de retourner en France 😉
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Moi aussi j’espère qu’elle viendra et qu’elle saura faire la différence entre la mauvaise qualité d’une salle et un pays tout entier… hum hum!!!
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EMI et ses conscurrents pense protéger « ses » artistes en empêchant de diffuser un clip sur YouTube. Mais du coup, si on ne les connait pas, on n’est pas prêt de les acheter… Je trouve pour ma part cette politique absolument stupide.
Commentaires