Lu dans le Petit Journal de Rio de Janeiro, un article qui revient sur l’étude réalisée cette année par le Ministère brésilien de la Santé et porte sur les habitudes alimentaires des brésiliens. Il en résulte que les cariocas – les habitants de Rio – s’en sortiraient plutôt mieux que les autres. Bonne nouvelle pour les athlètes de la plage et la bonne tenue des bumbums du Posto 9.

Tout est assez relatif tout de même. Entre 2006 et 2009, la proportion des « trop gros » est passé au Brésil de 42,7% à 46,6%, et celle des obèses de 11,4 à 13,9%. Le mythe en prend un coup.

Les nouvelles classes moyennes se jettent sur la viande de bœuf, les pizzas et les fast-foods. La consommation de sodas (refrigerentes) s’envole. A Manaus, dans les guinguettes du bord de l’Amazone, le menu le plus courant pour un couple d’amoureux c’est la pizza double fromage accompagnée de deux litres de Coca.

Ici comme ailleurs, les changements d’alimentation vont de pair avec l’urbanisation et l’habitat. Quand la grand-mère vit à la maison, la famille reste fidèle au triptyque arroz (le riz), feijão (les haricots noirs) et protéine animale (poulet, bœuf ou poisson), quitte à se gaver de glaces et de coxinhas lors des sorties. Mais en ville les habitats transgénérationnels se font plus rares, la mère de famille travaille, et les multinationales exercent leur dictature du mou et du doux. Le résultat est particulièrement visible dans les états riches du Centre-Ouest, comme à Goiania, Goias, dont la jeunesse pourrait vite ressembler à celle d’Atlanta, Phoenix ou Houston… Décidément, le Brésil, c’est l’Amérique !