Les chansons de la Coupe du Monde 2014
La Copa 2014 donne lieu à une avalanche de chansons « officielles ». Revue de détail, en musique.
Reconnaissons-le, les chansons de la Coupe du Monde de football ne sont jamais des chefs d’œuvre. En France, Viva les Bleus (Carlos, Enrico Macias, Sim, etc.) de 1986 est restée comme un modèle du genre, sans parler de 2010 et de Johnny et Allez les champions, on est tous ensemble, qui fait encore rire jaune aujourd’hui. Du Brésil, pays de la musique et du futebol, on pourrait s’attendre à mieux. Regardons ça de plus près.
We are One : business is business
Ecrite par l’australienne Sia Furler et de l’américain Dr Luke (aka Lukasz Gottwald) et interprétée par Jennifer Lopez, Pitbull le rapeur d’opérette et l‘artificielle Claudia Leitte, We are the One est l’archétype de la chanson de « variétés internationales » toute pourrie. La Brésilienne n’y apparaît du reste que quarante secondes, et chante en portugais tout juste vingt secondes – ce qu’on ne regrettera pas sur le plan artistique, mais qui reste révélateur d’un point de vue politico-économique. C’est la vraie « chanson officielle » de la Coupe du Monde 2014, et on attend Jennifer Lopez sur la pelouse du stade des Corinthians, à São Paulo, pour la cérémonie d’ouverture.
Tatu bom de bola, d’Arlindo Cruz
Oh oh, oh oh, oh oh, oh : voilà un refrain à la hauteur d’une pagode plutôt basique, signée Arlindo Cruz, puissant parrain de la samba de Rio. Cette fois il s’agit de « la chanson officielle de la mascotte ».
Shakira x Carlinhos Brown font La La La
La la la, la la, la la la, la la : Pas trace de Brésil (en dehors du drapeau, des plumes et de quelques tambours) dans cet hymne électro qui devrait faire chauffer les dance floors des Macumba Clubs du monde entier.
Dar um jeito : le pire de Carlos Santana
So here we go, oh oh oh oh oh… Celui-ci se prétend « l’hymne officiel ». Seul élément brésilien : un sample de quelques secondes d’un break de samba. C’est tellement pitoyable que je n’ai même pas envie de vous le faire écouter.
Gaby Amarantos e Monobloco : Todo mundo
Là aussi, le refrain comprend beaucoup de « Oh oh », mais la chanson se situe très au dessus des précédentes. Le son est bien commercial, d’accord, ce qu’il fallait pour complaire au sponsor Coca Cola. Mais au moins ici on est au Brésil, avec la voix et l’énergie de la diva de l’Amazonie et l’excellent Monobloco de Pedro Luis. Ma préférée de la série.
Talento : Michel Teló & Cláudia Leitte
Riche idée que de rassembler le petit Prince des orthodontistes et la Barbie de l’axé ? Non. La chanson est carrément poussive – et la péroxydée s’est vite recyclée du côté de la FIFA. Du talent ? Où ça ?
Le jingle de la Globo : Somos Um Só
Pour celui-là, la Globo s’est contentée de reprendre la musique de Coração Verde e Amarelo (Aldir Blanc). Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, et la musique passe bien avec une bière (bem geladinha).
On a déjà parlé ici de Vem pra Rua, par Falcão, toujours à la mode dans les manifs.
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Quelle brochette de gros nazes ! Tout ça ne vaut pas une vraie samba. On n’est pas au Brésil, mais à FIFA-land.
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