Samba et churrasco au pays des toros
A votre avis, quand deux passionnés de musiques brésiliennes passent une après midi ensemble sous le soleil du Gard, de quoi parlent-ils entre deux gorgées de bière et deux côtes d’agneau grillées ? Vous avez gagné : il s’est agi de musiciens, de chansons, et de la meilleure façon de partager leur plaisir avec nos compatriotes ! Retour sur la bande son de la rencontre.
De Congenies, Gard.
Voilà deux ans qu’Olivier Cathus et moi-même échangeons à propos de musique brésilienne. A l’origine spécialiste des musiques noires avec son blog L’Elixir du Docteur Funkathus – Afrique, funk et samba – Olivier s’est spécialisé ces derniers temps dans l’Atlantique Sud lusophone, avec son nouveau blog Afro-Sambas. Du coup, nos discussions se sont faites plus régulières, de l’écrit nous sommes passés au téléphone, du téléphone à Skype, jusqu’à nous rencontrer, à Paris d’abord, puis dans le sud où l’heureux homme a eu la bonne idée de s’installer voici huit ans. Après une soirée mémorable chez Olivier à Montpellier la semaine dernière, BossaNovaBrasil était cette fois-ci la « puissance invitante ».
Bon, et la playlist alors ?
Antonio Zambujo pour l’apéro – le chanteur portugais est le plus doué de sa génération, il maîtrise parfaitement l’art du fado, croise avec sensibilité les courants musicaux lusophones – et en plus c’est un fin guitariste : de quoi lever nos verres à son talent et à sa santé !
Nous avons enchaîné sur Martinho da Vila – c’est avec lui qu’Olivier a découvert la samba, et nos gracieuses compagnes de s’extasier sur la voix de velours de ces chanteurs brésiliens, capable de les rendre séduisants quel que soit leur physique. Au programme : Visgo de Jaca, Feitiço da Vila, Claustrophobia, Samba do Paquera, et j’en passe. Salade de tomates mozzarella, olives, scarolle, basilic du jardin, huile d’olives rouges et noires du voisin.
La Vem O Brasil Descendo A Ladeira, par Moraes Moreira, s’est enchaîné sur Neguinho da Beija-Flor : Este mundo está todo mudado, Ousadia et son exemplaire batida de samba à la guitare. Os Batuqueiros sont arrivés pour les grillades avec une belle version de Partido Alto qui nous a permis de disserter sur le destin de Pierre Vassiliu. Os Originais do samba, excellent combo vocal de Rio, ont pris la suite : Alguém Me Avisou et Sei Lá Mangueira ont accompagné nos mandibules.
Par la suite : pélardons au miel des Cévennes et quelques favoris : Malandragem Dá Um Tempo (Vou apertar) de Bezerra da Silva, Caetano Veloso pour Pra Ninguém, un petit Marcelo D2 pour réveiller tout le monde (Pode acreditar), suivi d’Orlandivo (Tamanco no Samba)… avant de plonger dans la piscine au son festif de l’inoubliable Tim Maia et sa « Thérapie du cri » – Terapêutica do Grito.
Après la baignade, travail de la rythmique main droite de la (du) samba, morceaux choisis… et finalement retour de l’ampli avec quelques Paulinho da Viola pour oublier nos limites… Ce qui s’appelle une belle journée !
Le plus incroyable c’est que nous n’ayons pas fait tourner… l’album de Seu Jorge pourtant spécialement conçu pour ce genre d’occasion : Musicas Para Churrasco. Du coup je vous envoie pour finir la vidéo de Amiga da Minha Mulher. Abraços.
Tant que vous y êtes, allez-donc voir le délicieux clip de Felipe Cordeiro déniché par Olivier : Legal e Ilegal.
Vous aimez ? Parlez-en à vos amis !
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Fidèle compte-rendu de cette belle journée. Où l’on remarque qu’on peut à la fois être un locavore dans son assiette et se nourrir de musique d’importation !
Pour le Seu Jorge, c’est idiot parce que j’avais le CD dans mon sac pour donner de l’entrain au barbecue. J’avais aussi celui de Felipe Cordeiro mais autant laisser au maître de maison le soin de choisir la musique pour ses invités.
Je tiens aussi à préciser que Thierry est un excellent guitariste, ce qui n’est pas mon cas, même tout le contraire.
Merci pour l’invitation, grande abraço…
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Bravo les gastronomes du samba. Continuez à nous régaler de vos bresils !!
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A priori personne ne sait noyé : j’ai vu que Afro Sambas continuait de publier 🙂
Bonne continuation à tous . -
Personne ne s’est noyé, pardon
Commentaires