Mu Chebabi : « C’est en France que je me suis senti arabe pour la première fois »
Mu Chebabi est chanteur, compositeur et multi-instrumentiste. Je l’ai rencontré en janvier dernier dans les nouveaux studios du collectif Mola dont il est cofondateur. Nichée dans une ruelle tranquille de Botafogo, l’ancienne maison de l’artiste a accueilli Alexandre Moreira de Bossacucanova, Cris Delanno et Maira Knox qui y ont posé leurs micros, leurs machines et leurs pinceaux.
Alfredo José Murilo, alias « Mu » Chebabi est d’abord connu au Brésil pour être un homme de télévision. Il a participé pendant vingt ans à un groupe de fantaisistes appelé Casseta & Planeta, pour lequel il a multiplié les sketches et les parodies. Pour autant, il a aussi écrit beaucoup de « vraies » chansons, notamment pour Lenine (ce dernier à Paris ce soir mais ça, vous le savez déjà). C’est à lui que l’on doit le tube « Hoje eu quero sair so », entre autres.
A ma question : « est-tu déjà venu en France ? », Mu Chababi m’a répondu oui (c’était en 2005 si je me souviens bien). Et puis il partagea avec moi le sentiment suivant : « Mes ancêtres étaient syro-libanais. Ici au Brésil, je me considère depuis tout petit comme un brésilien blanc, et ça n’est pas un sujet. Mais quand je suis arrivé en France, patatras : j’étais devenu un arabe. C’est la première fois de ma vie que je me suis senti arabe, dans les conversations, dans les rencontres, dans le regard des autres. Ca ne m’a pas donné envie de revenir. »
Ecoutez-le maintenant dans Hoje eu quero sair so, une de ses chansons les plus célèbres interprétée à l’origine par Lenine et Fernanda Abreu.
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