Le Brésil, cette terre de contrastes qui nous a toujours passionnés lors de nos nombreux voyages en Amérique latine, possède une monnaie dont l’histoire reflète les hauts et les bas de l’économie du pays. Après avoir parcouru les rues animées de Rio et les marchés colorés de Salvador, nous avons appris à jongler avec les billets locaux et à comprendre la valeur de cette devise. Que vous prépariez votre premier séjour au pays du carnaval ou que vous soyez simplement curieux de connaître les spécificités monétaires de cette puissance émergente, cet article vous dévoile tout ce qu’il faut savoir sur la monnaie brésilienne et les projets économiques qui pourraient transformer la région.
Le real brésilien : histoire et caractéristiques d’une monnaie nationale
La monnaie officielle du Brésil est le real brésilien, dont le code international est BRL. Introduit en 1994 pour remplacer le cruzeiro real, il représente une réforme monétaire majeure qui a mis fin à des décennies d’hyperinflation. Nous avons assisté, lors de nos multiples séjours dans ce pays captivant, à l’évolution de cette devise qui symbolise aujourd’hui la stabilité retrouvée de l’économie brésilienne.
Le real se divise en 100 centavos et circule sous forme de pièces et billets aux couleurs vives. Les pièces existent en valeurs de 5, 10, 25, 50 centavos et 1 real, chacune présentant sur l’avers l’effigie de la République et au revers divers motifs nationaux. Quant aux billets, ils sont disponibles en coupures de 2, 5, 10, 20, 50, 100 et 200 reais, arborant des animaux emblématiques de la faune brésilienne. Une particularité qui nous a marqués lors de nos transactions quotidiennes est la diversité des designs et les nombreuses mesures anti-contrefaçon intégrées.
Le taux de change du real fluctue régulièrement, influencé par les événements économiques et politiques. À titre d’exemple, un euro s’échange actuellement contre environ 5,5 reais, mais ce taux peut varier significativement. Lors de notre dernier voyage à Florianópolis en 2024, nous avons constaté que suivre les fluctuations du taux avant de partir permettait d’optimiser nos échanges monétaires.
Coupure | Couleur dominante | Animal représenté |
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2 reais | Bleu | Tortue marine |
5 reais | Violet | Garça (Héron) |
10 reais | Rouge | Arara (Perroquet) |
20 reais | Jaune | Mico-leão-dourado (Tamarin lion doré) |
50 reais | Brun | Onça-pintada (Jaguar) |
Comment gérer son argent lors d’un voyage au Brésil
Après plus d’une dizaine de séjours au Brésil, de l’Amazonie aux plages du Nordeste, nous avons développé quelques stratégies pour optimiser la gestion de notre argent. Première règle à retenir : oubliez l’euro pour vos paiements quotidiens. Contrairement à certaines destinations touristiques, le Brésil n’accepte généralement pas les devises étrangères dans les commerces. Vous devrez donc vous procurer des reais pour tous vos achats.
Pour obtenir la monnaie locale, plusieurs options s’offrent à vous :
- Retirer de l’argent aux distributeurs automatiques (caixas eletrônicos)
- Changer vos euros dans les bureaux de change (casas de câmbio)
- Utiliser des services de transfert d’argent internationaux
- Échanger auprès de votre banque avant le départ
D’après notre expérience, les retraits aux distributeurs automatiques représentent souvent le meilleur compromis entre praticité et taux avantageux. Les grandes villes comme São Paulo, Rio de Janeiro ou Brasília disposent d’un vaste réseau de distributeurs accessibles 24h/24. Attention toutefois aux frais bancaires qui peuvent s’avérer élevés selon votre établissement. Nous recommandons de vérifier ces conditions avant votre départ et éventuellement d’opter pour une carte spécifique aux voyages internationaux.
Les paiements par carte bancaire sont largement répandus dans les zones urbaines et touristiques. Restaurants, hôtels et grands commerces acceptent généralement Visa et Mastercard sans problème. Néanmoins, lors de nos excursions dans des régions plus reculées comme le Pantanal ou certaines parties de l’Amazonie, nous avons constaté que l’argent liquide reste indispensable. Prévoyez donc toujours quelques billets pour ces situations.
Les projets de monnaie commune en Amérique latine et leur impact potentiel

Le Brésil, avec mon expérience de principale puissance économique d’Amérique du Sud, joue un rôle central dans les discussions autour d’une potentielle monnaie commune régionale. Lors de nos rencontres avec des économistes locaux à São Paulo, nous avons pu constater l’intérêt croissant pour ces projets d’intégration monétaire, similaires à ce que l’Europe a réalisé avec l’euro.
Les dirigeants brésiliens et argentins ont notamment évoqué en 2023 la création d’une monnaie commune sud-américaine, provisoirement baptisée « sur ». Ce projet ambitieux viserait à faciliter les échanges commerciaux entre les pays du Mercosur (Marché commun du Sud) tout en réduisant leur dépendance au dollar américain. Une idée qui n’est pas sans rappeler le franc CFA en Afrique ou le dollar des Caraïbes orientales.
Les avantages potentiels d’une telle union monétaire seraient multiples :
- Réduction des coûts de transaction entre pays membres
- Stabilisation des taux de change régionaux
- Renforcement du poids économique de l’Amérique du Sud sur la scène mondiale
- Diminution de la vulnérabilité face aux fluctuations du dollar

Pourtant, la faisabilité de ce projet reste discutable. Les disparités économiques importantes entre les différents pays, l’instabilité politique chronique de certains membres et les différences de politique monétaire constituent des obstacles majeurs. Pour avoir discuté avec plusieurs commerçants brésiliens à Curitiba et Porto Alegre, nous avons perçu un certain scepticisme quant à l’abandon du real au profit d’une monnaie commune, malgré les avantages théoriques.
L’émergence des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) comme bloc économique pourrait également influencer l’avenir monétaire du Brésil. Des discussions sur une monnaie commune au sein de ce groupe ont été évoquées comme alternative au système dominé par le dollar. Le Brésil se trouve ainsi au carrefour de plusieurs projets d’intégration économique dont l’issue reste incertaine mais passionnante à suivre.