Bonne chance, Brésil !

BossaNovaBrasil ferme ses portes

Il est devenu évident que BossaNovaBrasil n’est plus le blog phare des musiques brésiliennes qu’il avait l’ambition d’être. Après avoir publié 1200 articles, et constaté une nette diminution de la fréquence des publications ces deux dernières années, j’ai pris la décision de mettre un terme à cette aventure. Néanmoins, le blog restera accessible et tous les articles demeureront en ligne.

Un blog musical demande beaucoup d’efforts

Entre les piratages, l’évolution technologique constante, les vidéos YouTube qui disparaissent à cause de problèmes de droits d’auteur, et les sites partenaires qui ferment ou changent d’adresse, ainsi que la visibilité fluctuante sur Google, ces facteurs détruisent le plaisir d’écrire et absorbent une quantité de temps considérable, temps que je n’ai pas.

La musique brésilienne, un intérêt marginal

Ou presque. Quel est le nombre de Français réellement intéressés par la musique brésilienne ? Selon mes estimations, moins de 15 000 personnes. Ce chiffre correspond à l’audience maximale mensuelle de ce blog, qui a depuis chuté à un peu plus de 5 000 visiteurs. Que ce soit lors des Jeux Olympiques ou de la Coupe du Monde, cela n’a rien changé. Des artistes comme M.Pokora, Booba ou Maître Gims attirent dix à cent fois plus de public que le bossa, la samba ou le hip-hop brésilien réunis.

Avec les grands artistes qui ont fait découvrir les musiques brésiliennes aux Européens ayant désormais tous franchi le cap des soixante ans, les choses ne se présentent pas sous un bon jour. Je n’ai pas la volonté de devenir le gardien d’une nécropole. Quant aux jeunes musiciens tels que Criolo, Méta-Méta, et Tulipa Ruiz, je préfère laisser ceux qui sont mieux placés que moi en parler, en leur souhaitant sincèrement bonne chance pour captiver le public français.

À la recherche d’invitations

Je n’ai jamais eu l’intention de monétiser ce blog. Cela tombe bien, car même Google Adwords ou les liens vers Amazon n’ont réussi qu’à couvrir au mieux les frais d’hébergement. Mes objectifs initiaux étaient de :

  • apprendre et échanger avec d’autres passionnés,
  • rencontrer les musiciens brésiliens que j’admire,
  • et être invité à des concerts pour en rendre compte ensuite !

Bien que les deux premiers objectifs aient été accomplis (ce qui est fantastique), je dois admettre que je n’ai jamais reçu une multitude d’invitations – en France. Lorsqu’un artiste brésilien se produit ici, il a souvent une seule date dans le pays. Que le concert soit couvert ou non, cela n’a pas d’importance pour les organisateurs, qui sont généralement très désorganisés. Demander des invitations ? Non merci. Payer l’entrée pour un travail ? Pas question.

Des perspectives préoccupantes pour le Brésil

La politique de rayonnement culturel du Brésil en France est presque inexistante. L’ambassade organise parfois des événements d’envergure…. familiale, auxquels sont conviés sponsors et anciens amis. Les véritables initiatives proviennent d’un petit groupe de passionnés, qui finissent par se décourager ou s’épuiser financièrement.

Concernant le pays lui-même, après une période d’espoir sous la présidence de Lula, il semble évidemment retomber dans ses anciennes travers : des politiciens corrompus et arrogants et un peuple assujetti à des médias simplistes, toujours prompts à hurler à la corruption … tout en obéissant aux vrais corrompus. Du côté de la musique, la réalité actuelle du Brésil est que, mis à part quelques cercles de connaisseurs, la soupe sertanejo domine les ondes et les esprits.

Forte abraço

La bienveillance des Brésiliens, la diversité de leur culture, la richesse de leur langue et la chaleur des amitiés : je continuerai certainement à visiter le Brésil et à écouter de la samba (ou du samba, si vous préférez) tout en sirotant une bonne bouteille d’Antarctica. Cependant, ne comptez plus sur moi pour alimenter ce blog.