Un artiste emblématique de la samba
Poète, compositeur et chanteur, Cartola, connu sous le nom d’Angenor de Oliveira, est l’un des pionniers de la samba. Originaire de Rio de Janeiro, il déménage avec sa famille dans les années 1920 sur le morro de Mangueira, une zone où la favela commençait à se développer. C’est ici qu’il découvre la samba et cofonde, avec ses amis, le bloc carnavalesque vert et rose, qui deviendra l’école de samba Estação Primeira de Mangueira.
Une carrière marquée par des hauts et des bas
Cartola connaît une grande popularité dans les années 1930, mais sa vie prend un tournant tragique suite au décès de sa femme. Il tombe dans l’oubli jusqu’à ce qu’il soit redécouvert en 1956 par le journaliste Sergio Porto, qui le trouve alors en train de travailler comme laveur de voitures. Grâce à l’amitié de Porto, Cartola retrouve sa place dans le monde de la samba, devenant un ambassadeur de cette musique issue des favelas. Il ouvre également un bistro au cœur de la ville, le Zicartola, qui attire de nombreux sambistes et des jeunes musiciens de la bossa nova, tels que Nelson Cavaquinho, Pixinguinha, Zé Ketti, Paulinho da Viola et Nara Leão.
Une œuvre musicale riche
Cartola a signé plus de 500 compositions. Son style se distingue par une samba mélodieuse et lente, loin des rythmes vibrants habituels, caractérisée par une harmonie complexe, riche en tritons et en modulations, préfigurant ainsi la bossa nova. Des titres emblématiques comme ‘O Mundo é Um Moinho’, ‘O Sol Nascerá’, ‘Quem me vê Sorrindo’ et ‘Senhora Tentação’ ont enchanté de nombreuses chanteuses telles qu’Elizeth Cardoso, Clara Nunes et Beth Carvalho, même s’il n’enregistre son premier disque qu’en 1974.
Écoutez “Preciso me encontrar”
Enfin, ne manquez pas d’écouter la chanson “Preciso me encontrar” (il faut me rencontrer). Comme le dit une amie chanteuse : “c’est une samba qui traîne, peut-être éreintée par une nuit bien arrosée, mais qui porte toujours la promesse d’un nouveau jour.”